Le prolapsus ou “descente d’organe” est caractérisé chez la femme par le glissement vers le bas d’un ou de plusieurs organes pelviens qui viennent déformer les parois du vagin. Le prolapsus peut concerner l’utérus, la vessie ou le rectum. La descente de la vessie qui fait bomber la paroi antérieure du vagin s’appelle la cystocèle. La descente du rectum qui fait bomber la paroi postérieure du vagin s’appelle la rectocèle. La descente du col de l’ utérus du fond du vagin vers la vulve ou à l’ extérieur se nomme l’hystéroptose. Il s’agit d’une situation bénigne mais assez fréquente chez la femme qui a accouché par voie basse.

Qu’est-ce que le prolapsus chez une femme ? Quels sont les symptômes ? Comment se diagnostique une descente d’organes ? Comment la soigner ? Toutes les informations dans cet article.

Qu’est-ce que le prolapsus ou la descente d’organes ?

Le prolapsus n’est pas à proprement parler une pathologie ou une maladie et se complique rarement. C’est avant tout un inconfort ou une gêne. Il existe différents facteurs qui augmentent le risque de développer un prolapsus. L’âge est le premier critère, la majorité des femmes développant un prolapsus ont plus de 45 ans. Les antécédents obstétricaux et les situations entraînant une hyperpression abdominale et périnéale (obésité, constipation, professions physiques, station debout prolongées) peuvent également être des facteurs de développement de la descente d’organe.

Quels sont les symptômes du prolapsus ?

Le prolapsus ne doit être pris en considération que si la patiente le souhaite et qu’elle présente un réel inconfort. Le principal symptôme du prolapsus est la sensation d’une boule vaginale ou d’une pesanteur en position debout. Celle-ci est palpable lors d’une toilette et peut être visible lorsqu’elle est extérieure à l’orifice vulvaire. Elle peut s’accompagner de sensation de corps étranger vaginal, d’irritation. Par ailleurs, le prolapsus vésical ou cystocèle peut générer une dysurie c’est-à-dire une difficulté à initier une miction lorsque la boule est extériorisée. Le prolapsus postérieur ou rectocèle peut s’accompagner d’une constipation et d’une difficulté à émettre les selles. Parfois le prolapsus est associé à une incontinence urinaire qui doit être recherchée et explorée dans le même temps

Au de la de la gêne physique, le prolapsus peut être responsable d’un inconfort psychologique lors des rapports sexuels et développer un manque d’assurance qui peut mener à une dévalorisation de soi.

Comment est diagnostiquée une descente d’organes ?

Le prolapsus est exploré en consultation par un simple examen au spéculum. L’échange avec la patiente permet d’en évaluer le retentissement. La descente d’organe est quantifiée en stade 1 si elle reste intravaginale , stade 2 si elle atteint la vulve et 3 si elle la dépasse. L’examen évalue aussi le tonus des muscles du périnée et teste la continence vésicale.

Le plus souvent on prescrira une IRM pelvienne dynamique qui permet d’étudier les mouvements internes des organes pelviens, un bilan urodynamique qui mesure le tonus du sphincter vésical et recherche d’autres causes d’ incontinence urinaire et si nécessaire une mesure du tonus du sphincter anal.

Prolapsus : comment le soigner ?

Une fois le bilan réalisé, deux types de prises en charge pourront être proposées à la patiente : le traitement symptomatique ou la chirurgie.

Le traitement symptomatique a pour but de réduire la sensation d’inconfort pelvien. La rééducation périnéale spécialisée est souvent proposée en première intention. Elle permet en renforçant le tonus du périnée de la sensation d’inconfort. Elle peut être suffisante dans les cas de prolapsus débutant ou venir en complément d’une chirurgie pour les stades plus évolués.

La chirurgie du prolapsus consiste à suspendre ou “raccrocher” les organes pelviens qui se sont déplacés. Il n’est pas nécessaire de pratiquer systématiquement une exérèse de l’utérus ( sauf en cas de pathologie utérine associée). Ce geste peut être réalisé par voie coelioscopie ou par voie vaginale. Plus rarement,on pourra y associer un geste de réparation du périnée.