Les ménorragies se définissent par des pertes sanguines abondantes en période de règles, soit par prolongation des règles, soit par augmentation du volume quotidien. Au-delà du désagrément, leur complication principale est la survenue d’une anémie. Les ménorragies sont fréquentes chez les femmes âgées de 30 à 49 ans. Environ une femme sur vingt consulte son médecin pour ce problème.

Que sont les ménorragies ? Quelles sont les causes des ménorragies ? Quel traitement pour les ménorragies ? Toutes les réponses ci-dessous.

Que sont les ménorragies ?

Les ménorragies se caractérisent par des règles trop abondantes (supérieures à 80 ml), et/ou trop longues (plus de 7 jours). Une technique simple d’évaluation consiste à multiplier le nombre de protections périodiques quotidiennes par le nombre de jours de saignement ; c’est le score de HIGHAM dont on trouve facilement les grilles sur internet. Cette méthode est toutefois approximative.
Un cycle menstruel normal varie entre 24 et 35 jours. La durée moyenne d’une période de règles est de 3 à 6 jours. Le volume d’un flux menstruel normal est d’environ 30ml.

Les menstruations trop abondantes sont fréquentes et touchent environ une femme sur vingt. Les ménorragies doivent être traitées pour éviter une anémie par manque de fer. L’anémie est responsable d’une pâleur et d’une asthénie voire d’un essoufflement à l’effort.

Quelles sont les causes des ménorragies ?

On distingue les causes organiques, qui correspondent à une maladie de l’utérus, des causes fonctionnelles qui correspondent à un trouble du fonctionnement du cycle menstruel.
Parmi les causes organiques, les polypes de l’endomètre (muqueuse utérine) et les fibromes prochent le la cavité utérine sont les plus fréquentes. L’adénomyose qui correspond à une endométriose interne à l’utérus est fréquente dans la quarantaine. Elle peut s’accompagner de douleurs menstruelles.
Les autres causes sont dites fonctionnelles. Il faut s’assurer de l’absence de maladie de la coagulation, et rechercher ensuite une prolifération trop importante de la muqueuse utérine par trouble du cycle hormonal.
Enfin les ménorragies peuvent être dues à la présence d’un stérilet en cuivre qui majore le volume des règles.

Quel traitement pour les ménorragies ?

Confronté à un questionnement sur des règles abondantes, le gynécologue en appréciera le retentissement sur le taux de d’hémoglobine et de ferritine par un bilan sanguin. La recherche de la cause des ménorragies repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique et une échographie pelvienne en première intention. Le cas échéant une biopsie d’endomètre voire une hystéroscopie au cabinet peuvent se discuter.

Si le bilan met en évidence un polype endométrial ou un fibrome proche de la cavité, le traitement est avant tout chirurgical. Il convient de pratiquer l’exérèse de cette structure souvent par hystéroscopie si l’on souhaite conserver l’ utérus. Pour les fibromes, à l’approche de la ménopause ou en l’absence de tout projet de grossesse, certaines femmes souhaitent une prise en charge par hystérectomie qui doit être bien expliquée et bien comprise.

Devant des ménorragies fonctionnelles, un traitement médicamenteux est prescrit en première intention. Il associe un traitement antifibrinolytique ou anti inflammatoire qui réduit le volume sanguin. On y associe éventuellement un traitement hormonal par progestatifs ou estroprogestatifs. En cas d’échec ou d’intolérance au traitement médical et lorsqu’il n’y a plus de projet de grossesse, une résection de la muqueuse utérine sous hystéroscopie permet dans une majorité des cas de réduire voire de supprimer les règles sans intervention hormonale.

Dans tous les cas, une éventuelle anémie est corrigée par une prescription de comprimés à base de Fer.